1er Ciné-Philo en psychiatrie du vendredi 4 octobre 2019 sur « Charlot boxeur » toujours grâce à Enfances au cinéma :

– « Dans l’adversité, on est prêt aux coups bas.

– Moi je pense qu’il n’est pas conscience, pas malin, mais que ça arrive par hasard.

– Je ne dirais pas qu’un enfant est sans malice, mais plutôt qu’il est insouciant.

– Il esquive par tactique pour éviter de se fatiguer.

– La bière le stimule, lui donne de la confiance en soi.

– Remarquez qu’au démarrage et à la fin, il y a le chien avec Charlot, comme s’ils ne faisaient qu’un, fidèles.

– Il est plus proche de son chien que des hommes, comme avec l’enfant dans « The Kid ».

– Il se défie peut-être des hommes de par son parcours.

– Les enfants ne sont pas innocents, peut-être de la naïveté.

– Jusqu’à 7 ans avec l’âge de raison, où l’enfant devient plus responsable. Selon la psycho-psychologie du développement de l’enfant, comme Piaget par exemple.

– Je crois que la science n’est pas toujours exacte. Un enfant peut-être plus mature, grandir trop vite et inversement un adulte peut être immature.

– Tu ne peux pas remettre en question la science quand même. La puberté est un stade d’autonomie, de capacité à conceptualiser.

– Oui mais le QI par exemple ne fait pas tout.

– Il est vrai que nous ne sommes pas tous des copies conformes. A l’image des spectateurs du combat de boxe, tous habillés pareil.

– Vos points de vue ne sont pas incompatibles, la science élabore des théories à partir de généralités observées, mais en matière d’humain, l’objet n’est pas aussi simple que la matière. Nous sommes uniques et c’est tant mieux. D’ailleurs, la science admet ses erreurs et évolue sans cesse. (animatrice)

– On aime Charlie Chaplin parce qu’il renvoie aux faiblesses qui font qu’on est humain.

– Avec Charlot, tout est possible, le faible peut toujours l’emporter, tout n’est pas perdu, c’est un message d’espoir.

– Il ose parce qu’il n’a rien à prouver, sans limite.

– Il faut qu’il mange, c’est un combat de tous les jours, de vivre dans la rue.

– C’est le rêve américain, 1915, mais aussi comme dans les années 80 avec « Rocky » (qui sort de la rue et monte sur le ring jusqu’à devenir champion).

– Aujourd’hui, ce ne serait plus possible. Il faut plus de conditions, de références.

– Mais si, il y a encore des sportifs qui viennent de famille très modeste.

– Oui mais avec beaucoup de travail, d’entrainement.

C’est ça qui est bien avec les films, c’est ce qui fait rêver.

– Moi c’est la première fois que je vois un Charlie Chaplin et ça me fait penser à « Tom & Jerry ». Je trouve que ce n’est pas spécialement comique, plus que ça donne une leçon.

– Aujourd’hui on n’en trouverait pas de film sur des pauvres qui font rire comme lui.

– Si, il y a le court-métrage « Mozart et les pickpockets » qui est touchant et drôle à la fois, je vous le montrerai peut-être une prochaine fois, j’espère.

– Cela me fait penser à un film des frères Dardenne, où la vie a tellement cassé le personnage, qu’elle fait n’importe quoi mais on a quand même de la sympathie pour elle.

– Dans les entreprises, la hiérarchie impose des choses, de plus en plus de pression.

– Quand les intérêts des forts serviront ceux des faibles !?

– Dans « Les Temps modernes » c’était déjà ce que dénonçait Charles Chaplin.

– La société n’évolue peut-être pas dans le bon sens.

– Peut-être pas dans tous les secteurs. Mais je ne voudrais pas faire de généralisations.. 😉

– Le capitalisme entraine des affamés, prêts à tout.

– Il y a quand même aussi du positif, avec les initiatives des jeunes dans la permaculture par exemple.

– On ne peut pas consommer indéfiniment quand les ressources sont limitées.

– Aujourd’hui les gens recherchent du sens, de la spiritualité.

– L’homme augmenté, mais jusqu’à quand, jusqu’à où ? Et on veut aller sur Mars ? Moi je n’ai pas envie.

– On essaie de revenir en arrière.

– Dans le film, remarquez les sportifs ont des gourdes, pas des bouteilles en plastique.

– On veut revenir à des choses plus simples.

– Période plus enviable, pas la même pauvreté, c’est un miroir de la société actuelle ou d’avant.

– C’est le principe de l’innovation destructrice. On perd du temps à faire marcher les machines.

– On prend des produits dopants pour augmenter les rendements du corps.

– Abandonner la course.

On a tendance à penser que ce qui arrive aux autres, n’arrive qu’aux autres et pas à soi.

– Par exemple Ophélie Winter est passée de star à SDF à ce qu’il paraît. (plutôt Malaury Nataf du « Miel et les abeilles »).

– Le monde du showbiz est un monde de requins.

– La recherche de reconnaissance, mais pour vivre heureux, vivons cachés ! »

 Conclusion :

« Quand un monde de déception et d’ennuis s’abat sur vous,

si l’on ne s’abandonne pas au désespoir,

on se tourne soit vers la philosophie soit vers l’humour. » Charles Chaplin

Et pourquoi pas les 2 ?!


1ers Ciné-Philo en Gériatrie
 sur « Œil pour Œil » de Laurel & Hardy pour Enfances au Cinéma. Quelques perles de sagesse de nos séniors recueillies par Ophélie Chekroun, dans 3 établissements de l’APHP. Merci de leur confiance.
A la Collégiale :
– « On dit que la vie c’est un cadeau, moi je dirais que c’est un lourd fardeau. À la fois ce qui est de plus précieux et de plus terrible. 
– Beaucoup ne sont pas à la hauteur, ceux qui font la guerre et ceux qui se suicident, parce que l’Homme n’est pas bien dans sa peau. 
– À cause de sa conscience, différence avec les autres animaux. La mienne s’effrite.(Jacqueline)
– Le regard des autres, moi qui vous bientôt aller au cimetière, je m’en fiche. 
– Je me moque du regard des autres, d’ailleurs je n’y vois presque plus rien, que des ombres.
– Mais votre vision du monde marche mieux que jamais, forte de votre expérience qui a construit votre sagesse.
– S’il n’y a pas d’amour, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue.
– J’ai une conscience, chacun a une conscience différente, il y a des gens qui n’acceptent pas cette multiplicité.
– Moi je n’accepte pas que mon mari quand je lui demande quelque chose me réponde « pour quoi faire? » et ne m’apporte qu’un brin de muguet en un an alors que je perds la vue. Comme si tout devait avoir une utilité.
– La seule chose qui nous diffère des animaux, c’est notre philosophie.
– Chacun a son point de vue, personne ne vit la vie des autres. 
– Il ne faut pas se laisser piétiner.
– Des femmes auraient agit différemment que Laurel & Hardy pour vendre leurs sapins, qui utilisent la force mais pas l’intelligence. »
A La Rochefoucauld :
– « Instinct de conservation des animaux fourmis s’entraident voire se sacrifient pour la survie du groupe dans un film.
– Les singes qui rigolent, les éléphants qui sont tristes quand l’un d’eux est mal.
– Nous aurions peut-être des leçons à recevoir des animaux en matière de sensibilité.
– Toujours vouloir montrer qu’on est le plus fort, nous sommes éduqués dans la compétition, moins maintenant quand même.
– Il faudrait remettre chacun à sa place, dans le sens où chacun a sa place, son rôle, et n’a pas à devenir autre chose que ce qu’il est.
– Conscience comme le gendarme entre la tête et le cœur.
– Laurel & Hardy c’est la ruse, le gendarme c’est la puissance, et la foule c’est le regard des autres. »
A Broca:
– « La sagesse c’est de pardonner.
– Arrêter de penser et aimer.
– Expliquer lentement et raisonnablement, comme ma maman.
– L’humanité, c’est à la fois faire attention aux autres et se protéger soi-même. 
– Il y a aussi dans l’actualité des gilets jaunes, ceux qui agissent et ceux qui observent.
– L’impossibilité de se remettre en question, sauf pour critiquer encore plus négativement.
– D’abord il faut observer la situation, avant d’agir.
– Moi, toute la vie, j’ai agi avant de réfléchir. 
– Le regret c’est la négation.
– L’autocritique, et non le jugement téméraire.
– La paix avec l’ennemi dure plus longtemps qu’avec les amis.
– Ici il faut s’accommoder des personnalités des autres. »
En passant par les 3 tamis de Socrate et les 3 singes… ils ont finit par s’applaudir avec le sourire, après ce moment convivial, où le personnel accompagnant était invité à participer aussi, ah l’intergénérationnel !